La Maestà de Cimabue (Giovanni Cenni de Pepe, 1240-1302) est une oeuvre imposante composée en 1280. C’est d’abord un oeuvre d’église : elle ornait à l’origine le maître-autel de l’église San Francesco de Pise. Son cadre est d’origine. Imposante également de la part ses dimensions, 427 × 280 cm, qui en fait une oeuvre immense et majestueuse (plus imposante que la Maestà de Santa Novella de Florence ou de la Madone Rucellai du Siennois Duccio di Buoninsegna conservée à la Galerie des Offices)
Mais cette oeuvre, à l’inverse des autres Maestà que nous pourrons presenter, ne se trouve pas en Italie. Elle se trouve aujourd’hui au Louvre. Elle faisait partie des spoliations napoléoniennes (en 1813), et au regard de ces dimension, le retour dans son pays d’origine n’a pas été possible.
Ce retable du XIII° siècle doit encore beaucoup à l’art byzantin. On y perçoit une composition symétrique d’abord par le cadre du tableau puis par l’alignement des anges qui entourent la Vierge. Le fond dorée rappelle aussi l’art byanztin, ainsi que la forme des vêtement ou des corps. Le trône de la Vierge est aussi peint de manière orientale. Nul doute, qu’il y a dans cette oeuvre une reference aux origins, rappelant que le peintre acquitte sa commande à un ordre régulier, les Franciscains. Il marque ainsi la réference (et la continuité) à l’humilité et à la pauvreté.


Ce qui est d’autant plus clair ici, c’est que déjà nous avons basculé dans une autre ère. De la lourdeur écrasante des représentations byzantine, nous passons avec Cimabue du côté de la légèreté et des voiles presque diaphanes (voir le détail de l’ange avec son voile léger). Cimabue parvient ainsi à entretenir une émotion intime avec le spectateur, sans déroger aux règles de son art.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire