mercredi 5 mars 2014

La Maestà de Cimabue

La Maestà de Cimabue (Giovanni Cenni de Pepe, 1240-1302) est une oeuvre imposante composée en 1280. C’est d’abord un oeuvre d’église : elle ornait à l’origine le maître-autel de l’église San Francesco de Pise. Son cadre est d’origine. Imposante également de la part ses dimensions, 427 × 280 cm, qui en fait une oeuvre immense et majestueuse (plus imposante que la Maestà de Santa Novella de Florence ou de la Madone Rucellai du Siennois Duccio di Buoninsegna conservée à la Galerie des Offices)
 
Mais cette oeuvre, à l’inverse des autres Maestà que nous pourrons presenter, ne se trouve pas en Italie. Elle se trouve aujourd’hui au Louvre. Elle faisait partie des spoliations napoléoniennes (en 1813), et au regard de ces dimension, le retour dans son pays d’origine n’a pas été possible.
Ce retable du XIII° siècle doit encore beaucoup à l’art byzantin. On y perçoit une composition symétrique d’abord par le cadre du tableau puis par l’alignement des anges qui entourent la Vierge. Le fond dorée rappelle aussi l’art byanztin, ainsi que la forme des vêtement ou des corps. Le trône de la Vierge est aussi peint de manière orientale. Nul doute, qu’il y a dans cette oeuvre une reference aux origins, rappelant que le peintre acquitte sa commande à un ordre régulier, les Franciscains. Il marque ainsi la réference (et la continuité) à l’humilité et à la pauvreté.
Mais ces éléments, visibles sans doute de tout spectateur de l’époque, ne peuvent cacher les nouveautés qu’empruntent ici Cimabue. D’abord par le lumière et la juxtaposition des couleurs. En observant les anges au premier plan, on voit clairement un difference de traitement entre le personage et ce qui l’entoure. Le bleu des ailes et le rouge de la tenue relevant en quelque sorte l’expression du visage. C’est dans les corps et dans l’expression des visages que Cimabue innove. Grâce à ce procédé, il capte la lumière comme symbole d’expresssion et de dévotion. Une autre nouveauté vient des drapées et des contrastes qu’elles imposent. On le voit particulièrement dans le vêtement de la Vierge, mais aussi dans les drapées gris-bleus des anges au premier plan. Grâce à ces nouveaux procédés, mélant lumière et et couleur, le peintre insiste sur l’élévation et la majesté. Nous sommes ici dans le règne de la lumière.
 
Dernier point que nous pouvons remarquer, c’est la relation mere-enfant. Si la Vierge est en representation, l’enfant a des traits humain, peint sur le même mode que les autres personnages. Avec son bras, il semble donner la voie (d’ailleurs cette composition classique est centré sur ce geste). Tous y répondent. Ce qui est assez inhabituel à cette époque.
Ce qui est d’autant plus clair ici, c’est que déjà nous avons basculé dans une autre ère. De la lourdeur écrasante des représentations byzantine, nous passons avec Cimabue du côté de la légèreté et des voiles presque diaphanes (voir le détail de l’ange avec son voile léger). Cimabue parvient ainsi à entretenir une émotion intime avec le spectateur, sans déroger aux règles de son art.

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