De 1835 à 1841, Ingres dirige très
activement la Villa Médicis. Très influencé par l’art italien, il peint et
dessine plus qu’à l’ordinaire. C’est durant cette période que le futur tsar
Alexandre II, de passage en Italie en 1836, passe commande d’une première « Vierge
à l’hostie ».
Jean Auguste Dominique Ingres donne un
premier dessin préparatoire. Puis, le tableau est achevé en 1841. L'oeuvre,
d'abord donnée à l'Académie des Arts de Saint-Pétersbourg en 1842, passe
ensuite à l'Ermitage. En 1939, elle fut transférée au musée Pouchkine, à
Moscou, où elle se trouve encore.
Dans cette première version, le peintre choisit de substituer à Jésus l’hostie sacrée. Il montre de part et d’autre de la Vierge saint Alexandre Newski et saint Nicolas. Si le décor reste classique, voire italien, Ingres transcrit une couleur slave à son tableau, par les deux personnages saints, mais aussi par l’absence presque formelle de représentation divine.
En 1854, Jean Auguste Dominique Ingres choisit de reprendre ce même thème de la Vierge à l’hostie, inscrite dans un cercle comme les Tondide de la Renaissance. Ici le peintre accentue la facture classique de l’œuvre et remplace les saints slaves par des anges actifs et joyeux. L’arrière-fond de couleur sombre suggère un univers végétal. Les chandeliers sont plus imposants et encadrent le personnage principal. La Vierge est ici beaucoup plus présente et lumineuse, le trait beaucoup plus travaillé. A la façon de Raphaël, le peintre laisse à voir une vierge pensive et aimante, méditant sur le fils disparu.
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