mercredi 5 mars 2014

Cranach l'Ancien et la Vierge aux raisins


Parmi les nombreuses œuvres consacrées à ce thème, voici La Vierge aux raisins (1509-10. Huile sur panneau, 72 x 44 cm. Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza) de Lucas Cranach l’Ancien (1472-1553), artiste majeur de la Réforme Luthérienne.
Cette Vierge, entourée dans un décor de château et de montagne, reste pensive, le visage rond, une bande verte entourant le vêtement traditionnel. Elle est très différente des madones italiennes, puisqu’elle nourrit l’enfant et semble le protéger en dehors de sa tâche. Il reste que l’expression de la Vierge est énigmatique. Ici Cranach associe avec brio les couleurs chaudes et les couleurs froides et travaille en arrière-plan le paysage (château et montagne) comme un décor surréaliste.
La Vierge aux raisins (1509-10. Huile sur panneau, 72 x 44 cm. Madrid, Museo Thyssen-Bornemisza

Une autre version de ce tableau se trouve au Musée des Beaux-Arts de Budapest, intitulé La Vierge allaitant l’enfant (1515). On retrouve, presque à l’identique les mêmes éléments de décor et l’attitude de la Vierge n’est pas très éloigné du premier tableau. Les jeux de couleurs sont ici plus intenses et la lumière est centrée sur la scène principale.


La même composition est également visible dans la Madone et l’enfant avec Saint-Jean, datant de 1514 et exposée à la Galerie des Offices de Florence (remarquons ici que l'arbre de gauche forme une croix). Il existe aussi de nombreuses variantes de ce thème parmi les œuvres de Cranach l’Ancien.
 
 

 

Vierge et enfant, 1518, 41 x 31 cm,  Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe
 
Vierge et enfant à la grappe, après 1537, 77 x 57 cm, collection privée
 
On peut aussi tout naturellement rapprocher ce tableau de La Madone aux raisins ou à la Grappe (1520-1525, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen), qui se trouvait vers 1550 en possession de Raymund Fugger. Quelques années plus tard, Cranach reprend le même thème, le tableau semble plus symbolique : les plissées et l’allure générale de Marie sont plus allégoriques. Les détails sont également plus travaillés, soulignant davantage la relation poétique entre la mère et l’enfant. On remarquera aussi l’apparition de deux angelots qui donnent encore plus de religiosité à la scène.

Au regard de ces quelques exemples, on perçoit bien que les commandes de Vierge à l'enfant sont très nombreuses et que Cranach sait utiliser aussi ce marché en donnant à voir différentes variantes d'une composition déjà largement éprouvée.

 

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