Jacques Stella, peintre
lyonnais, né en 1596, part très jeune en Italie. Il travaille d’abord à
Florence pour le grand-duc Cosme II de Médicis de 1616 à 1622, puis connait à
partir de 1623 une période romaine. Il y séjourne une dizaine d’années, avant
de revenir en France et de s’installer à Paris. Il commence alors un riche
période de commandes privée, très marqué par l’influence de Poussin, avec qui
il a lié une longue amitié et par Raphaël. En ce sens, Jacques Stella participe
de « l’atticisme » parisien, nom que l’on donne à ce qui deviendra plus tard le
classicisme pictural.
Peu connu, souvent jugé
comme un pâle imitateur, le style de Jacques Stella a été reconnu bien plus
tard et plusieurs expositions françaises ont pu montrer son talent et son
raffinement. Nous retenons ici Jacques Stella par l’abondance des Vierges et
autres Saintes Familles qu’il a pu composer, parfois à des années de distance,
empruntant souvent la même composition et parfois les mêmes symboles.
Tel est le cas de la
similitude entre et La Sainte Famille conservée au musée Thomas-Henry de Cherbourg
(sans date, sans doute vers 1630). Il existe certes quelques différence de
format (horizontal à Dijon, vertical à Cherbourg), mais ces tableaux de petit
format sont tous les deux destinés à un usage privé. Les personnages principaux
( (la Vierge, l’Enfant Jésus, Joseph, Jean-Baptiste) sont identiques, comme
claqués d’un tableau à l’autre.
L’Enfance du Christ, musée des beaux arts de Dijon, 1651
La Sainte Famille, musée Thomas-Henry de Cherbourg, vers 1630.
Cependant, les deux œuvres
montrent des différences notables. D’abord part la lumière : le tableau de
Dijon étant beaucoup plus éclairé, même si la scène se déroule aussi à l’intérieur.
Dans la version de Cherbourg, le clair-obscur est beaucoup plus accentué,
laissant de nombreux éléments en arrière-plan presque dans le noir. Les
couleurs claires de la version de Dijon sont très présentes, par un jeu subtil
entre le jaune, l’or, l’ocre et le bleu. Ici, Jacques Stella développe une
autre peinture, caractéristique du classicisme qui se développe au milieu du
siècle.
Dans les deux scènes on
remarquera également les éléments familiers, entre jeu intime et symboles
religieux : l’arrêt de l’étude des textes pour Joseph, la table, Jésus à cheval sur l’agneau,
Jean-Baptiste donnant des fleurs ou un rameau, Marie penché aidant l’enfant à
aller de l’avant seul.
La Sainte Famille
de Dijon semble dans ce sens décrire une plus grande familiarité : l’âtre, la
cheminée et le berceau, un chat qui se réchauffe, un ange qui prépare la
bouillie du Christ.
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