mardi 4 mars 2014

Francesco Albani, dit l'Albane


Francesco Albani dit l'Albane, est né le 17 août 1578 à Bologne et est mort dans cette même ville le 4 octobre 1660. C’est un peintre baroque du XVII° siècle, surnommé à son époque « le peintre des Grâces ».
 
Formé à l’école de Bologne, Francseco Albani entre d’abord dans l’atelier du peintre flamand Dennis Calvaert, puis rejoint les peintres Carracci, parfois francisé sous la nom de Carrache (Annibal, son frère Agostino et son cousin Ludovico) et suit l’Académie Degli Incamminati. Albani y rencontre un autre artiste Guido Reni (1575-1642), une rivalité amicale s’en suivra bien des années plus tard.
Comme ses maîtres, Francesco Albani, en réaction au maniérisme, se forme à l’étude du dessin d’après le nu et à la peinture à travers l’étude de chefs-d’œuvre. En 1600, Albani se rend à Rome, grâce à Annibale Carracci, au . Il y exécute également des fresques à l’église Nostra Signora del Sacro Cuore et dans le Palazzo Mattei di Giove. Son travail dans ces églises a contribué au développement du style bolognais à Rome.
Albani est ensuite conduit dans le nord de l’Italie, grâce à une commande privée du marquis Vincenzo Giustiniani. Ici, il compléte une grande fresque intitulée La Chute de Phaéton, d’après Les Métamorphoses d’Ovide. C’est à partir des sujets mythologiques ou allégoriques qu’Albani peint ses plus grandes oeuvres, comme La Toilette et le triomphe de Vénus, Vénus entouré de nymphes et de cupidons (Musée du Prado, Madrid), Le Repos de Vénus et de Vulcain (Musée du Louvre, Paris) ou Europe sur le taureau.
Albani a également travaillé les sujets religieux, au travers de fresques (la chapelle du palais du Quirinal à Rome entre 1609 et 1612, en collaboration avec Reni, le choeur de Santa Maria della Pace à Rome également).
Francesco Albani peint dans un style gracieux et classique, caractérisé par la présence de nombreuses nymphes et de putti, jeunes angelots nus, dans une paysages idéaux en arrière-plan. Il laisse ainsi plusieurs Vierge à l’enfant et une Sainte Famille (1630-1635, Galerie Palatine, Palazzo Pitti, Florence) particulièrement remarquable.
 

La Sainte famille, 1630-35, huile sur toile, 57 x 43 cm, Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence.
Ce tableau de petit format est typique des commandes liées à une dévotion privée. On retrouve ici toute la délicatesse d’Albani. La tableau est centré sur la rencontre des deux enfants, l’enfant Jésus sortant de son lit. Les deux personnages sont entourés d’adultes, laissant croire à l’intimité d’une réunion de famille. La scène se déroule à l’extérieur et l’on perçoit à l’arrière plan les fragments d’une architecture antique (redoublé par le piédestal de l’avant-plan). D’un côté, Joseph, accoudé sur une table de pierre, tient une attitude méditative ; d’un l’autre côté, deux anges, bras croisés, affirment leur dévotion et leur approbation. Au-dessus, en triangle, les deux angelots surplombent la scène, typique de la peinture d’Albani.
La Sainte Famille (et les symboles de la passion), 1650, huile sur cuivre, 55,5 x 41 cm, Musée de Dijon
Ce tableau est a rapproché de la Sainte Famille (et les symboles de la passion), 1650, huile sur cuivre, 55,5 x 41 cm, Musée de Dijon. Ici le cadrage est plus précis et le paysage a quasi disparu de la scène. La Vierge est plus en représentation, offrant son sein à l’enfant, son attitude sans doute moins attentionnée. A ses pieds, un ange porte les langes et un autre s'agenouille au pied du berceau. Jospeh interrompt sa lecture mais sa posture est presque identique. Au dessus trois angelots entourent la croix : l’un pleure, un autre porte le calice, préfigurant la passion du Christ.
Il existe deux autres versions de la composition de Dijon, l'une à l'église San Paolo in Monte, à Bologne, sans doute une copie, la seconde, peinte sur cuivre (H. 54 ; L. 39), au Musée Poldi-Pezzoli à Milan. Le thème de la Sainte Famille associée à l'évocation de la Passion est en outre représenté par l'Albane à l'église Santa Maria di Galliera, à Bologne.
 
La Sainte Famille dans un paysage, Musée de Grenoble.
 
On retrouve cette même scène, presqu’à l’identique dans La Sainte Famille dans un paysage, Musée de Grenoble.
Ici le tableau est de forme ovale et le format est plus petit (34 x 43 cm). La scène est plus rustique et les éléments du paysage plus naturels. La famille semble au repos après un long voyage (la besace au pied de Joseph l’atteste). La sainte Vierge a la même attitude que dans le tableau précédent, penchée avec tendresse sur le nouveau-né. La tête de Joseph repose aussi sur la main gauche. Il tient ici un livre et semble, pour un moment, se détacher de sa lecture. On retrouve aussi deux anges derrière la sainte Vierge, ainsi que les angelots au-dessus de la scène (au nombre de trois). Tous ces éléments ne peuvent que rapprocher les deux tableaux, même si la version du musée de Grenoble peut apparaître moins majestueuse.
Albani a décliné le sujet de dans Sainte famille dans deux autres tableaux, issus aujourd’hui de collections privées.
 La Sainte Famille, 1610, huile sur cuivre, 37,5 x 28,5 cm, collection privée
La Sainte Famille dans un paysage, 1608-10, huile sur cuivre, 34 x 26 cm, collection privée

Ces deux petits tableaux, à destination privée, sont spécifiques de la production d’Albani. Ces œuvres ont été peintes sur le cuivre, une technique qu’Albani avait appris dans l’atelier de Denys Calvaert. Il existe certes quelques variations entre les deux images à la fois dans l’attitude des personnages, mais on retrouve les mêmes particularités. A noter que sur le premier tableau, apparaissent les anges et que le bas-relief est probablement une allégorie de la charité.
On poursuivra notre découverte de l’œuvre de Francesco Albani, par deux tableaux exposés au Musée du Capitole à Rome.
 Madonna avec l'enfant, 1630, huile sur toile, 24x20cm

 
Madonna avec l’enfant et les anges, entre 1610 et 1615, huile sur ardoise, 109x160cm
 

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire