Francesco Albani dit l'Albane, est né le 17 août 1578 à
Bologne et est mort dans cette même ville le 4 octobre 1660. C’est un peintre
baroque du XVII° siècle, surnommé à son époque « le peintre des
Grâces ».

Comme ses maîtres, Francesco Albani, en réaction au
maniérisme, se forme à l’étude du dessin d’après le nu et à la peinture à
travers l’étude de chefs-d’œuvre. En 1600, Albani se rend à Rome, grâce à
Annibale Carracci, au . Il y exécute également des fresques à
l’église Nostra Signora del Sacro Cuore
et dans le Palazzo Mattei di Giove. Son travail dans ces églises a contribué au
développement du style
bolognais à Rome.
Albani
est ensuite conduit dans le nord de l’Italie, grâce à une commande privée du marquis Vincenzo Giustiniani. Ici, il compléte une grande fresque intitulée La Chute de
Phaéton, d’après Les
Métamorphoses d’Ovide. C’est à partir des sujets
mythologiques ou allégoriques qu’Albani peint ses plus grandes oeuvres, comme
La Toilette et le triomphe de Vénus, Vénus entouré de nymphes et de
cupidons (Musée du Prado, Madrid), Le Repos de Vénus et de Vulcain (Musée du Louvre, Paris) ou Europe sur le
taureau.
Albani a
également travaillé les sujets religieux, au travers de fresques (la chapelle du palais du Quirinal à Rome entre
1609 et 1612, en collaboration avec Reni, le choeur de Santa Maria della Pace à
Rome également).
Francesco Albani
peint dans un style gracieux et classique, caractérisé par la présence de
nombreuses nymphes et de putti, jeunes angelots nus, dans une paysages
idéaux en arrière-plan. Il laisse ainsi plusieurs Vierge à l’enfant et une
Sainte Famille (1630-1635, Galerie Palatine, Palazzo Pitti, Florence)
particulièrement remarquable.
La Sainte famille, 1630-35, huile sur toile, 57 x 43 cm,
Galerie Palatine, Palais Pitti, Florence.
Ce tableau de petit format est typique des commandes
liées à une dévotion privée. On retrouve ici toute la délicatesse d’Albani. La
tableau est centré sur la rencontre des deux enfants, l’enfant Jésus sortant de
son lit. Les deux personnages sont entourés d’adultes, laissant croire à
l’intimité d’une réunion de famille. La scène se déroule à l’extérieur et l’on
perçoit à l’arrière plan les fragments d’une architecture antique (redoublé par
le piédestal de l’avant-plan). D’un côté, Joseph, accoudé sur une table de
pierre, tient une attitude méditative ; d’un l’autre côté, deux anges,
bras croisés, affirment leur dévotion et leur approbation. Au-dessus, en
triangle, les deux angelots surplombent la scène, typique de la peinture
d’Albani.
La Sainte Famille (et les symboles de la passion), 1650, huile sur cuivre, 55,5 x 41 cm, Musée de Dijon
Ce tableau est a rapproché de la Sainte Famille (et les symboles
de la passion), 1650, huile sur cuivre, 55,5 x 41 cm, Musée de Dijon. Ici le cadrage est plus précis et le paysage
a quasi disparu de la scène. La Vierge est plus en représentation, offrant son
sein à l’enfant, son attitude sans doute moins attentionnée. A ses pieds, un
ange porte les langes et un autre s'agenouille au pied du berceau. Jospeh
interrompt sa lecture mais sa posture est presque identique. Au dessus trois
angelots entourent la croix : l’un pleure, un autre porte le calice, préfigurant
la passion du Christ.
Il existe deux autres versions de la
composition de Dijon, l'une à l'église San Paolo in Monte, à Bologne, sans
doute une copie, la seconde, peinte sur cuivre (H. 54 ; L. 39), au Musée
Poldi-Pezzoli à Milan. Le thème de la Sainte Famille associée à l'évocation de
la Passion est en outre représenté par l'Albane à l'église Santa Maria di
Galliera, à Bologne.
La Sainte Famille dans un paysage, Musée de Grenoble.
On retrouve cette même scène, presqu’à l’identique dans La
Sainte Famille dans un paysage, Musée de Grenoble.
Ici le tableau est de forme ovale et le format est
plus petit (34 x 43 cm). La scène est plus rustique et les éléments du
paysage plus naturels. La famille semble au repos après un long voyage (la
besace au pied de Joseph l’atteste). La sainte Vierge a la même attitude que
dans le tableau précédent, penchée avec tendresse sur le nouveau-né. La tête de
Joseph repose aussi sur la main gauche. Il tient ici un livre et semble, pour
un moment, se détacher de sa lecture. On retrouve aussi deux anges derrière la
sainte Vierge, ainsi que les angelots au-dessus de la scène (au nombre de
trois). Tous ces éléments ne peuvent que rapprocher les deux tableaux, même si
la version du musée de Grenoble peut apparaître moins majestueuse.
Albani a décliné le sujet de dans Sainte famille dans
deux autres tableaux, issus aujourd’hui de collections privées.
La Sainte Famille, 1610, huile sur cuivre, 37,5 x 28,5 cm,
collection privée
La Sainte Famille dans un paysage, 1608-10, huile sur cuivre,
34 x 26 cm, collection privée
Ces deux petits tableaux, à destination privée, sont
spécifiques de la production d’Albani. Ces œuvres ont été peintes sur le
cuivre, une technique qu’Albani avait appris dans l’atelier de Denys Calvaert.
Il existe certes quelques variations entre les deux images à la fois dans l’attitude
des personnages, mais on retrouve les mêmes particularités. A noter que sur le
premier tableau, apparaissent les anges et que le bas-relief est probablement
une allégorie de la charité.
On poursuivra notre découverte de l’œuvre de Francesco
Albani, par deux tableaux exposés au Musée du Capitole à Rome.
Madonna avec l'enfant, 1630, huile sur toile, 24x20cm
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